D’où vient la morpho-psychologie ?

Depuis des siècles, nombre de penseurs ont cru pouvoir corréler morphologie et personnalité. Déjà les écrivains s’attachaient à décrire des personnages aux visages caractéristiques, qui ont progressivement forgé l’opinion populaire. Victor Hugo faisait des Thénardier des personnages aux traits grossiers, Conan Doyle décrivait l’homme brutal avec une « bouche vile, mâchonnante et écumante de rage ».

LES PREMIERS PAS DE LA MORPHO-PSYCHOLOGIE

De très nombreux ouvrages se sont attachés à démontrer l’existence d’une relation entre l’âme et le corps, notamment au Moyen-Age. La physiognomonie, dont les adeptes étaient déjà nombreux durant l’Antiquité, a connu un vif succès au XVIe siècle, démontrant ainsi l’attrait des hommes pour l’interprétation psychologique des formes du visage. Cet art qui se donnait pour mission de dévoiler l’homme, le juger d’un seul coup d’œil, est hérité de textes antiques et de la tradition arabe, qui montraient que l’homme ordinaire connaît sans le savoir les profondeurs de l’âme humaine lorsqu’il choisit de fréquenter un individu plutôt qu’un autre. Fondé sur les explications de médecins, il reposait sur la volonté de révéler les menteurs, les hypocrites, et ainsi de lever le voile sur l’homme déviant.

Puis, discréditée, la science du visage ne s’est renouvelée qu’au 18e siècle, sous la plume de Lavater. La physiognomonie est cependant souvent marginalisée, et les essais de rationalisation, notamment par la phrénologie de Le Gall.

LE RENOUVEAU DE LA MORPHO-PSYCHOLOGIE

En 1937, un psychiatre français, Louis Corman, faisait de la morpho-psychologie une science. Mais il n’est pas le seul à s’intéresser à la discipline. Le Senne fournira ainsi une distinction entre individus Primaires et Secondaires, Kretschmer distinguera les cyclothymes des schizothymes, Sheldon fera reposer sa classfication sur les tissus embryonnaires, etc.

L’ensemble de ces théories viendront ainsi alimenter les recherches en morpho-psychologie bien que les hypothèses de Louis Corman soient généralement aujourd’hui privilégiées.